Instants citadins, Un peu de quotidien

Consommer autrement – se nourrir

Amis virtuels, bonjour !

Quand je pense à l’environnement, je pense systématiquement à du vert. Au symbole de recyclage qui figure sur nos emballages. A je ne sais quoi de déconnecté de notre temps. Comme si prendre soin de l’environnement c’était revenir au vierge, à l’inanthropique, au préservé. Or, à bien y réfléchir, l’environnement, c’est avant tout un environnement. Un environnement dans lequel on existe. Il peut être forestier, maritime, rural, urbain, rangé, en bazar, sec, humide, il peut être humain, animal, aquatique, terrestre. Bref, un environnement, c’est toujours un contexte dans lequel on baigne.

Il y a quelques années, forte d’un modèle que les industries ont matraqué pour qu’il devienne une « seconde nature », je pratiquais de façon hebdomadaire le sport des courses en hypermarché. Mon environnement était celui des caddies, des promos, des plans wahouu et des paquets de PQ de 72 rouleaux !!! Sans vraiment réfléchir à ce que je consommais. Sans vraiment réfléchir à l’environnement que me construisais. Sans vraiment réfléchir à l’impact de ma consommation.

Vous vous souvenez de la publicité de l’homme suivi par ses déchets ? Et bien c’était un peu ça mon quotidien. Sans compter les repas du midi avalés sur le pouce : et bim, le sac en plastique, et bam, le contenant des pâtes au saumon, et boum les couverts et la petite serviette. Encore une fois, j’ai de la chance. Mon environnement de travail se préoccupe d’Environnement et a su, petit à petit mettre la puce à l’oreille concernant mes pratiques de consommatrice. De coups d’œil réprobateurs sur mon éternel sandwich au saumon agrémenté d’un sempiternel coca-cola en discussions animées, j’ai changé. Aujourd’hui, je ne fais plus la course aux promos et même si la progression est encore longue vers l’exemplarité, je suis fière du chemin parcouru. Bon, merci les coupines, surtout Alix et Mumu qui me donnent des conseils et me montrent la voie, vous y êtes pour beaucoup !

Je voulais donc partager ici mon voyage vers une consommation plus responsable. STOP ! « Consommation responsable » ? Qu’est-ce que tu entends par là ? Pour moi, mais c’est tout personnel, il s’agit de privilégier une consommation locale en réduisant les déchets. Le bio ? Si je peux, tant mieux ! Le raisonné ? Tout pareil ! Par ailleurs, il y a également un côté pratique et économique à prendre en compte.

Au début, j’ai tenté La Ruche qui dit Oui ! L’avantage de ce système, c’est que l’on peut commander ce dont on a besoin en ligne, auprès de producteurs situés dans un rayon de 100 kilomètres, à la différence des AMAP qui proposent à une fréquence hebdomadaire des produits déjà sélectionnés. Le but était de réduire le gaspillage et je dois avouer que souvent, lorsque je ne sais pas cuisiner un produit, je n’y touche pas et il atterrit…dans la poubelle. Cette première expérience n’a pas été concluante. Le lieu de récupération des produits était assez éloigné de chez moi. Il y avait pas mal d’emballages et pour couronner le tout, pour un circuit court, c’était quand même très cher. Mon engagement et mon salaire ne me permettaient pas de rester à butiner ici.

C’est à ce moment-là que j’ai lu THE best-seller (téléchargé en format numérique sur kindle), 0 déchets de Béa Johnson. On ne présente plus cette française émigrée aux Etats-Unis qui a complètement changé sa façon de vivre et éradiqué tous les déchets de son quotidien. D’accord ou pas d’accord, il fallait bien reconnaître que Béa Johnson donnait des astuces pleines de bon sens pour consommer mieux et produire moins de déchets. Parmi celles-ci, figurait le fait de se rendre au marché et non à l’hypermarché. Au marché, vous pouvez décider de refuser les sacs plastique que l’on vous tend en apportant vos propres cabas, vous donnez du pouvoir à des circuits de distribution locaux, tout en gardant la liberté de ne pas y aller lorsque vous manquez de temps, ou que vous n’êtes pas là.

Décidément, le marché, ça me plaisait. Il faut dire aussi que cela me rappelait mes vacances. En vacances à Sion l’océan, nous attendions les jours de marché avec impatience. Nous y avions nos habitudes. Nous connaissions les producteurs. Bon…en plus, nous repartions souvent avec un bouquet de chichis et de glaïeuls ! Revenir à ce type de promenade me plaisait beaucoup. Armée de ma chariote, je partis donc à la conquête de mon marché (situé à 10 minutes à pied de la maison). Au début, je n’ai pas fait attention aux étals. J’ai choisi un peu par hasard. Ici encore, c’est Mumu qui m’a fait la réflexion : aller au marché c’est bien, se focaliser sur les producteurs, c’est encore mieux ! Je me suis donc mise en quête des PRODUCTEURS. Et c’est là que tout a changé. Pour l’instant, j’ai identifié deux producteurs – un maraîcher et un volailler – et un vendeur en circuit court auquel nous achetons des pommes de terre (je ne pensais pas que des pommes de terre pouvaient être aussi variées et aussi bonnes !!!).

Au-delà du simple fait d’avoir le sentiment de consommer mieux, aller au marché permet de créer du lien. Un petit tour vous remonte bien plus le moral qu’un tour de caddy, scanette à la main, et quand on choisit bien ses heures, c’est bien plus rapide aussi. C’est ainsi que j’ai appris par Monsieur Denfert qu’il existait deux types de races de canard ou que ses poulets se nourrissent de petits pois qu’il produit lui-même, ou encore qu’il dispose d’un certificat « agri-confiance » qui n’est pas attribué n’importe comment et à n’importe qui. Des rencontres naissent dans le brouhaha joyeux et les échanges, ainsi, nous avons eu la joie de présenter notre fils au fromager, Christian Bozec, né le même jour…à quelques années près. Nous bavardons également avec les maraîchères dont on sent la fierté de produire des légumes de qualité et de vendre « leur récolte ».

Petit à petit, je suis parvenue à ne conserver de la grande distribution que les produits ménagers, les conserves et les huiles et vinaigres. Et puis, la semaine dernière, un miracle s’est produit. Un petit magasin dont j’ai longtemps attendu l’ouverture à côté de chez moi s’est installé. Il s’agit de l’enseigne Day by day. J’ai stoppé net, ça a fait boum boum boum, chouette chouette chouette !! Day by day est une épicerie en vrac qui propose plus de 700 références. La seule contrainte ? Pas d’emballage.

Comment ça marche alors, s’il n’y a pas de bouteille, hein ? On achète tout en maxi pot ? Eh ben…pas tout à fait. Sur de jolies étagères en bois sont alignés d’immenses bocaux, remplis de céréales, d’huile, de farines…Sous ces étagères, des contenants en verre n’attendent que vous les remplissiez en fonction de vos besoins et envies du moment. Plus besoin d’acheter le paquet de 500 g de lentilles vertes du Puy que vous ne savez pas cuisiner et qui vous laisse perplexe. Vous sélectionnez la quantité dans des contenants réutilisables. Et la méthode s’applique aussi aux produits ménagers ou aux produits de beauté. Par ailleurs, il s’agit d’une franchise détenue par des indépendants. Le modèle économique est donc solidaire puisqu’il permet de se lancer dans l’aventure tout en bénéficiant du renom de la franchise et de ses tarifs d’achat. Résultat ? Des produits de qualité (soit bio, soit raisonnés) à moindre coût et sans emballage : nous venons de franchir un nouveau pas dans notre volonté de « consommer autrement ».

Rome ne s’est pas construite en un jour et le chemin est long pour effectuer la transition du caddy plein d’emballages au zéro déchets. Alors, les amis, comment vous organisez-vous ? Faites-vous vos courses en hypermarché ? Avez-vous réfléchi à votre consommation ? N’hésitez pas à partager vos trucs et astuces en commentaires, me dire si vous aussi, vous avez abandonné les grandes enseignes ou bien si au contraire, c’est difficile pour vous de passer à un autre mode de consommation. J’ai très hâte de vous lire,

A bientôt les amis et d’ici là, prenez bien soin de vous !

 

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